Rassemblement de personnes, corps immobiles, corps en mouvement. Toi, moi, lui,
il, elle, ilelle, eux, ilelles, nous, vous et d’autres encore, figures du corps.
Corps mesurés, quadrillés, démontés, déchiffrés. Jusqu’à l’invention de la
photographie, c’est le dessin qui étudie, enseigne les figures du corps humain.
Mon projet pour le vestibule du Théâtre de Liège s’intéresse à ces pratiques qui
ont mis le corps en images, qui ont raconté le corps au fil des traits, et du
temps. Accumulés, juxtaposés, confrontés, ils se bousculeront sur une large
bande de tissu imprimé.
Marie José Burki, avril, 2023
Marie José Burki est née en Suisse et s'est installée à Bruxelles au début des
années 90. Ses œuvres ont fait l'objet d'expositions individuelles entre autres
à la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne, au Kunsthaus Pasquart à Bienne,
au Centre d'art contemporain à Sète, au Musée des arts contemporains au Grand
Hornu, au Musée d'art et d'histoire à Genève, au Kunstverein à Stuttgart, au
Kunstverein à Bonn, à la Kunsthalle à Berne, au Camden Arts Centre à Londres, à
la Kunsthalle à Bâle. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives,
notamment au Museum on the seam à Jérusalem, à l'Institut d'art contemporain à
Lyon, au Kunsthaus à Aarau, au MACRO à Rome, au Museum Folkwang à Essen, au
Kunstverein à Hannover, au Contemporary Museum à Baltimore, au Museum of
Contemporary Art à Barcelone, à la Documenta IX, à Kassel.
Vernissage vendredi 22.09 à 18:00
Salle au Fin cou
Installation visible du mardi au vendredi de 14 à 18:00, les samedis de
représentations de 14 à 18:00 et les soirs avant chaque représentation
Théâtre de la Place
Venue
Upcoming events
Trois chanteuses et un musicien multi-instrumentiste associent poésie, vidéo et
vijing dans un concert qui traverse les évolutions de Justine, de l'obscurité à
la lumière. Entre slam digne de Kae Tempest, hip-hop furieux et new-pop façon
Billie Eilish
Past events
Au printemps, le Festival Corps de Textes s’affirme comme un lieu où la
littérature et les arts de la scène se rencontrent, un temps où se célèbrent
avec allégresse la puissance des mots et les émotions singulières qu’ils nous
procurent. Spectacles, lectures et rencontres se succéderont pour mieux fêter la
langue et l’inventivité sans limites dont font preuve les artistes en se
l’appropriant pour mieux la déformer, l’altérer, la tordre et en extraire toute
sa poésie ! Avec son focus Québec, la francophonie – d’ici et d’ailleurs – sera
mise à l’honneur pour de nouvelles découvertes autour d’une langue qui nous est
à la fois si proche et si lointaine, parlée sur cinq continents, aux
innombrables variétés – source intarissable de joyeuses curiosités. Laissez-vous
guider à travers cet événement dédié aux auteurs, aux auteures et aux textes
d’aujourd’hui, qui mettra en avant le métier d’écrivain, les infinies richesses
de la langue française et sa prose si particulière.
Programme complet dès mars 2024
C’est sous la forme d’une comédie musicale que la talentueuse Zabou Breitman, en
collaboration avec le compositeur Reinhardt Wagner, adapte et monte Zazie dans
le métro de Raymond Queneau. Paru en 1959, ce roman d’apprentissage délirant et
subversif est réalisé au cinéma l’année suivante par Louis Malle. Fillette au
langage cru et au caractère bien trempé, Zazie vient pour la première fois à
Paris avec la ferme intention de prendre le métro. Grossière, mais pas vulgaire,
la gamine est confiée à son oncle Gabriel dont on dit qu’il est hormossessuel.
Il faut savoir que Zazie a échappé aux attouchements de son père, tué de
justesse à coups de hache par sa mère, et aux tentatives de papouilles zosées de
son beau-père. Elle rencontre alors le petit monde de Gabriel : sa douce femme
Marceline, parfois Marcel, son ami Charles, Turandot et son perroquet Mado
Ptits-Pieds, la Veuve Mouaque et Trouscaillon. Mais hélas, ce maudit de métro
est en grève ! Gros mots, jeux de mots, argot sont propices aux échappées
chantées, qu’un orchestre accompagne de compositions infusées dans les années
soixante, passant par la chanson réaliste et Kurt Weill, du jazz à la java. « Un
petit joyau aussi émouvant que drôle, teinté de cette fausse légèreté qui
parsème l’ouvrage et que promet la vie. »
On ne présente plus l’auteur, acteur, metteur en scène et scénariste Ismaël
Saidi. Après sa trilogie théâtrale consacrée au radicalisme, Ismaël Saidi écrit
dans la continuité Les Voyages de Lina, série d’animations en 2D, interrogeant
avec humour les préjugés liés à la religion ainsi que la place qu’elle occupe
dans nos sociétés. La nouvelle pièce de l’artiste, décidément productif, nous
narre l’histoire de Shahid, contraint d’abandonner sa maison située dans le
quartier de Sheikh Jarrah, car le tribunal l’a condamné à remettre les clefs à
l’unique propriétaire reconnue : Delphine Lachance, fraîchement débarquée de
Montréal. Leur rencontre est un amalgame de rancune, de colère et de rejet de
l’autre. Mais, en cette journée particulière d’éclipse solaire, un incident
stellaire va ramener à la vie l’âme de deux de leurs ancêtres. Possédés, Shahid
et Delphine voyagent alors à travers le temps et l’espace pour découvrir
l’odyssée qui fit échouer le navire de leur vie sur les berges d’une ville où se
joignent toutes les prières et les espoirs, une terre promise depuis si
longtemps : Jérusalem.
Désireux de s’élever au-dessus de sa condition, un riche paysan s’est marié à
une fille d’aristocrates de province ruinés. Mais celle-ci tombe sous le charme
des manières élégantes d’un noble de passage. Accablé, notre roturier veut
prouver l’infidélité de sa femme et récupérer sa fortune. Il va se heurter aux
mécanismes arbitraires et inoxydables de la domination sociale et se faire
broyer. Comédie satirique, George Dandin ou le Mari confondu est à l’origine le
cœur d’un Grand Divertissement royal donné pour Louis XIV en 1668. L’intrigue
est enchâssée dans les intermèdes musicaux chantés et dansés d’une Pastorale qui
parle d’amour pur entre bergers et bergères. Avec joie débordante, précision
d’horloger, modernité hallucinante et finesse d’observation, Ludovic Barth et
Mathylde Demarez de la Clinic Orgasm Society compilent gags visuels,
chorégraphies effrénées, musique live délirante, costumes extravagants,
retournements, quiproquos et moutons patauds. Une folie créative inouïe s’empare
de Molière et l’honore. Douze acteurs et actrices hilarants nous servent une
énorme farce entre comédie musicale, Bip-Bip et Coyote, Funny Games et Grand
Guignol. Ah, qu’il est bon de rire autant !
À bord d’un vaisseau spatial qui voyage à des années-lumière de la Terre, hommes
et androïdes cohabitent. Les deux groupes sont étroitement surveillés par la
mystérieuse organisation qui gère l'expédition, car une expérience analyse la
coopération des humains avec leurs sosies humanoïdes. Notre liberté de
circulation dans l’espace de jeu et de projections nous permettra de découvrir
les échanges et les activités au cœur de cette coexistence. Metteur en scène,
scénographe et réalisateur polonais, Łukasz Twarkowski a développé une façon
personnelle et extraordinaire d’entrelacer les arts du cinéma, du numérique et
du jeu d’acteur. The Employees prend appui sur le roman de science-fiction
dystopique et éponyme de l'auteure danoise Olga Ravn, adapté pour la scène par
la dramaturge Joanna Bednarczyk. Cette performance hautement contemporaine est
charpentée par un questionnement sur l'essence de la conscience humaine et sur
le statut de l'intelligence artificielle. Ici, l'inaction est proscrite par le
système dirigeant, car elle laisse du temps pour penser et, dans la réflexion,
il y a déjà un pas vers l'opposition. Une immersion multisensorielle et
émotionnelle digne d’un concert futuriste !
« J’ai cherché à ressusciter des morts, à vouloir civiliser ces montagnes et à
mettre l’art en ce pays. »
Michel-Ange
Bruno a vécu toute son adolescence dans un home pour enfants du juge. Battu par
son père, il a fui le foyer familial et s’est rendu lui-même à la police. À dix
ans, Bruno a découvert Michel-Ange au cinéma, accompagné de sa grand-mère
polonaise. À quinze ans, il a découvert les sculptures de l’artiste lors d’un
voyage scolaire à Florence. Et puis ses poèmes et sa correspondance. La
rencontre avec le maître italien et le placement de Bruno ont été des éléments
déclencheurs pour échapper – tant bien que mal – à la violence paternelle. Le
récit de Bruno est une fiction basée sur des faits réels. Il nous est nécessaire
pour tenter de comprendre cette fameuse énigme de la lutte des classes, au sens
où il appartenait à une caste stigmatisée par la société (enfant placé). Les
protagonistes ont été appelés par l’ART, nous tenterons de révéler la pensée
secrète qui les lie l’un à l’autre, celle de « ne pas devenir RIEN ».
Aujourd’hui, quelle est la place de l’ART dans notre éducation ? À quoi sert-il
?En reflétant la vie de Bruno dans les poésies mélancoliques et extatiques de
Michel-Ange – dont le musicien Michel Kozuck compose les harmonies –, Isabelle
Gyselinx dresse avec Les Brigands un formidable éloge de l’art et de son pouvoir
émancipateur.
L’exposition Point de Rosée se présente comme un ensemble qui révèle les
interactions et les échanges entre l'environnement et l'atmosphère. Ces
histoires invisibles, qui composent la nature dont nous faisons partie, nous
invitent à repenser poétiquement notre manière d'habiter le monde et de
réévaluer le sens de notre environnement à l'heure de la mondialisation. Les
œuvres sont devenues les témoins chimiques et les échos physiques d'un monde qui
avance sans nous. Le travail de François Winants a été exposé au musée Art &
Marges et à l'ISELP à Bruxelles (2014), au KIKK Festival à Namur (2019), à Art
Souterrain à Montréal (CA, 2020). Il a participé à diverses résidences, telles
que Imagining Ecological Futures à Namur en partenariat avec le Goethe-Institut
Belgien, le KIKK Festival et les Abattoirs de Bomel (2019), à MilleFeuilles à
Nantes (FR, 2020), au RAVI à Liège (2020), au Bel Ordinaire à Pau (FR, 2021) et
Centre Bang/BPS22 (CA, 2023).
Durant le confinement, la comédienne Delphine Bibet a réalisé, avec son
compagnon Michel Boudru, une série théâtro-photographique et une série de films
courts. Intitulée Entracte !, cette démarche témoigne, avec un recul ludique, du
fait d’être devenu "non-essentiel". Dans l’élan, Delphine Bibet élabore
l’histoire d’une journée de deux comédiens qui, reclus depuis des années, sont
atteints du syndrome de la cabane caractérisé par la peur, après un isolement
prolongé, de se confronter avec l’extérieur. Tapis chacun dans son refuge,
maquillés, vêtus de costumes de personnages qu’un jour ils ont interprétés, ou
rêvé d’incarner, ils jouent en playback et en anglais des pans de textes
shakespeariens. Le jeu est ici outil de résistance, pratiqué sans partenaire et
sans audience. Et puis il y a leurs rêves, relayés sur écran, respirations
étranges, poétiques, drôles, uniques échappées permises à ces corps aux muscles
atrophiés, à ces têtes aux esprits embrumés. À sa manière, Delphine Bibet nous
rappelle qu’être artiste est un travail de chaque instant, que tout est prétexte
au jeu pour vivre et survivre et ne pas tomber dans l’oubli.
« C’est ce que j’ai écrit de plus fou » confiera le dramaturge norvégien Henrik
Ibsen qui, en 1867, rédige l’histoire d’un jeune homme, inadapté à tout ce qui
l’entoure, nommé Peer Gynt. Voyou, menteur, ivrogne, opportuniste, "l’antihéros"
est banni de sa communauté. Il part alors défier le vaste monde, échoue dans
toutes ses entreprises, et s’invente des histoires pour travestir la réalité
dont il se dérobe. C’est pourtant cet évitement qui lui permettra de découvrir
une vérité essentielle sur l’homme qu’il est. Mais cela lui prendra une vie.
Sans manichéisme, la pièce éprouve la compatibilité possible entre liberté
individuelle et contraintes du collectif, entre utopie de l’imaginaire et âpreté
de la vie, entre affirmation de soi et influence d’autrui. Avec la complicité de
Catherine Salée au coaching de jeu et de Yoann Blanc dans le rôle-titre,
Guillemette Laurent met en scène l’épopée de Peer Gynt sillonnée de très
nombreux personnages, tous joués par des volontaires liégeois désireux de se
lancer dans l’aventure. Salué par la critique dans La Musica deuxième de
Marguerite Duras, le trio nous montre comment théâtre et identité se forgent et
s’élèvent dans l’altérité.
Bobo Jelčić est l'un des metteurs en scène croates les plus en vue de cette
décennie. Ses créations cherchent des alternatives contemporaines aux formes
classiques du théâtre, et résultent d’une écriture collective basée sur
l'improvisation et l'expérience personnelle des acteurs. Peyton Place réalisé
par Mark Robson en 1957, lui-même adapté du roman éponyme de Grace Metalious.
L’histoire nous conduit dans une petite bourgade ordinaire qui semble paisible,
mais personne n'y est vraiment ce qu'il paraît être, dissimulant passé et
conflits. Tout en interrogeant le danger des nouvelles règles qui régissent
l'individu dans notre monde post-pandémique, la pièce est radicalement axée sur
les problèmes sociaux et les émotions que les personnages éprouvent dans leurs
luttes quotidiennes. La troupe du Théâtre national croate de Zagreb et de tout
jeunes artistes, encore aux études, décortiquent des histoires archétypales,
simples en apparence, portant sur les relations entre mère et fille, père et
fils, entre amis, et amoureux débutants. Articulée autour des névroses et des
vulnérabilités modernes, cette tragi-comédie fait preuve d’une cocasserie
certaine.